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ASSOCIATIONS  : COMME UN VENT DE FRONDE.

 

Les associations environnementales, sociales et de solidarité internationale se sont données rendez-vous tous les premiers jeudis du mois pour protester contre la politique d'assèchement de leurs subventions par le Conseil Régional des Hauts de France. Mais aussi pour mettre en lumière l'investissement citoyen, l'utilité et le rôle social de ces petites structures souvent vent debout contre le rouleau compresseur néo-libéral et les tendances les plus réactionnaires de la société.

 

Nous sommes le mercredi 1er février et il fait froid. La pluie est intermittente. Nous sommes réunis à 350 ou 400 personnes à vue de nez, le même nombre quasiment que Place de la République lors de la mobilisation contre la politique des EHPAD le mardi précédent.

Nous, c'est qui ? Des associations, leurs dirigeant-e-s, leurs adhérent-e-s, leurs sympathisant-e-s, tous réuni-e-s pour protester contre la politique du Conseil Régional qui, avec constance, supprime ou abaisse les subventions des un-e-s et des autres sans tenir aucun compte des besoins sociaux et environnementaux couverts et des problèmes sociaux que cela entraîne dans des structures déjà fragiles.

Il est vrai que Xavier Bertrand a décidé de ne plus subventionner que ses amis chasseurs, lesquels sont devenus les gardiens en chef de la nature et les seules associations respectables dans le monde des Républicains. Mais il est vrai que Bertrand a ratissé large pour battre le F.N après le retrait socialiste, jusque dans les rangs de Chasse Pêche Nature et Traditions (CPNT), ce qui vaut bien un petit témoignage de reconnaissance. On n'est pas chiens (de chasse). 

Les témoignages sont touchants et vont tous dans le même sens. L'U.P.C (Université Populaire et Citoyenne) de Roubaix qui n'a plus de salarié-e-s et a procédé à deux « auto » licenciements. Plusieurs associations de la MRES (Maison Régionale de l'Environnement et des Solidarités) de Lille expliquent les conditions dégradées d'exercice de leurs missions et les drames sociaux qui couvent. Il est question d'écologie, de solidarité, de lien social et de vivre ensemble. Toutes choses qui ne doivent pas beaucoup émouvoir Xavier Bertrand qui ne daignera d'ailleurs pas dialoguer avec les nombreux-ses manifestant-e-s qui l'y invitent. Marre de passer pour l'anti-écolo de service ?

Le Théâtre de l'Opprimé nous joue une saynète qui résume bien la situation pour les associations un peu critiques et combatives : course aux financements, concurrence entre les associations, gestion par projets, bureaucratie tatillonne… Quant aux autres, tout peut continuer à condition de ne surtout rien remettre en question.

Toutes les associations présentes déclarent qu'elles ne se battront pas entre elles pour décrocher quelques subsides. Elles sont avant tout solidaires et viennent de rejoindre Vents d'Asso, une fédération d'associations en colère créée à l'origine dans la région Rhône Alpes Auvergne (Wauquiez oblige), et qui a ensuite essaimé en Ile de France (c'est Pécresse, pas beaucoup mieux). C'est donc maintenant dans les Hauts de France que soufflera Vents d'Asso.

Avec avis de tempête tous les premiers jeudis du mois, jusqu'à contraindre le Conseil Régional à dialoguer et jusqu'à obtenir des avancées possibles et nécessaires quand on considère la dégradation du vivre ensemble et le délitement des solidarités, sans parler des ravages du productivisme sur l'environnement (la MRES a été à la pointe des mobilisations dans le cadre de la COP 21 en 2015).

Rendez-vous est donc donné au jeudi 1er mars à midi précise. Solidaires, retraité-e-s ou pas, a toute sa place dans cette mobilisation originale et festive. Car ce n'est qu'en mobilisant dès que possible citoyen-ne-s, syndicats, associations et élu-e-s que les choses commenceront à bouger et les logiques de domination à s'inverser.

Attention  : le rendez-vous du premier jeudi du mois n'est pas encore acté. La décision sera prise lors d'une réunion de Vents d'Asso Hauts de France le mercredi 28 février à 18h (lieu à définir).